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  • Rejean, 1e67d779-5b6c-4f68-8d96-aa756a65d35c

    < Retour Rejean Mémoire présenté au Bureau d’Audiences Publiques Environnementales (BAPE) dans le cadre des enquêtes sur l’état des lieux et la gestion de l’amiante et des résidus miniers amiantés par Sylvie Provost , fille d’une victime décédée en 2017. Madame et messieurs les commissaires, Je m’adresse à vous aujourd’hui pour vous faire part du drame horrible que doit vivre une victime et sa famille à l’annonce de la maladie d’amiantose et de tout le processus judiciaire qui s’en suit. Mon père a appris le 8 juin 2016 être atteint d’amiantose. Un choc brutal pour toute la famille. Le début d’un enchainement d’examens médicaux avec le CMPP. Il était très faible, fragilisé par la maladie et très vulnérable. Il avait peur. Lors du diagnostic du CMPP, il n’a pas compris ce qui se passait, je l’ai saisi à la fin quand il a demandé aux pneumologues, les yeux dans l’eau : Quelles pilules vous allez me donner pour guérir? Tout le monde était mal à l’aise, il n’avait pas compris. Les pneumologues lui ont répété qu’il n’y en avait pas. Que ce qui va l’aider le plus c’est l’oxygène. Ce fut très bref comme explication. Personne n’a osé lui dire qu’il allait mourir, mais tout le monde savait même lui, mais il n’a pas voulu l’entendre. C’était en septembre 2016. On est reparti en silence et nous n’en avons pas reparlé avant le mois de novembre, mon père ne voulait pas. À ce moment commence l’enchainement des hospitalisations, l’intégration de l’oxygène et la répétition de ses détresses respiratoires. Tout ceci fut horrible à vivre. À chaque crise il voulait mourir. Il perdait toute son autonomie, se sentais comme un chien enchainé à son oxygène. Il n’avait plus aucune qualité de vie, terminé pour lui le billard, sa sortie au restaurant le dimanche, et ses parties de bingo, un de ses petits plaisirs. Et surtout il ne pouvait plus conduire. Il est devenu dépendant. La mort l’attendait, dans le couloir à respir, avec chaque respiration qu’il n’était pas capable de prendre. Nous avons été très bien accompagnés par les agents de la CNESST. Ces femmes ont été formidables offrant à mon père tous les services dont il avait besoin lorsque sa condition se détériorait. J’avais un contact direct avec elles et souvent dans la journée même elles nous trouvaient une solution. Nous nous sentions supportés. Mais, le 15 juin 2017 à 10h30 tout s’est arrêté. Mon père est décédé, noyé dans ses poumons. Un moment horrible dont les images ne s’effaceront jamais de nos mémoires. Et le comble dans tout ça, toute l’aide que l’on recevait c’est arrêté du même coup. L’avocat du syndicat de l’entreprise à laquelle il a cotisé pendant 42 ans, nous a annoncé qu’il ne pouvait plus représenter mon père car il est décédé et que le syndicat ne représente que les membres vivants. Les services avec la CNESST se sont arrêtés aussi abruptement, sauf pour les déboursés relatifs aux funérailles. Nous nous retrouvions seules, ma mère, ma sœur et moi. Désemparées, après avoir été si bien accompagnées. De surcroit, l’employeur conteste la décision de la CNESST en affirmant que mon père n’était pas atteint d’amiantose. J’ai tenté d’obtenir de l’information, de l’aide de la CNESST pour savoir comment ça se passe devant le tribunal. Est-ce que quelqu’un peut m’accompagner ou à tout le moins m’informer? Cela ne fait pas partie de leur mandat. Mais on me rassure en m’affirmant qu’avec le dossier du CMPP, le certificat de décès et tout le dossier de l’hôpital, je détiens toute ma preuve, que c’est suffisamment complet, que je n’aurai rien d’autre à faire que de me présenter en cours et que c’est le juge qui va examiner le dossier, qu’il est habitué et de ne pas m’inquiéter. Qu’il ne sert à rien de prendre un avocat, qu’il nous en coûtera trop cher et que ça ne vaut pas la peine. L’angoisse m’envahit. Je vis énormément de colère de ce peu d’informations et de supports. C’est ma santé qui dégringole face à tout ça. J’ai rencontré quelques avocats, mais leur méconnaissance de cette maladie ne m’inspirait pas confiance. Ils voulaient que je leur donne de l’argent avant même d’avoir lu le dossier. Et me faisait des promesses auxquelles je n’ai pas cru. Quelques jours avant la première audience j’ai reçu le rapport d’expertise écris par le Dr xxxxx médecin expert de l’employeur, xxxxx. Ouf ! J’ai réalisé que ce n’était absolument pas aussi simple qu’on l’avait prétendu. Alors, j’ai décidé de faire mon cours amiantose 101 en autodidacte sur internet et de faire honneur à mon père en empêchant cet homme de dire que tous les médecins qui l’ont soigné se sont trompés et que lui seul a raison, selon sa prétention. 22 médecins se sont prononcés, confirmant le diagnostic à chacune de ses hospitalisations. J’ai travaillé jour et nuit, à m’en rendre malade, mais je n’ai pas abandonné. J’ai lu et relu au moins 250 jurisprudences. J’ai lu la loi. J’ai lu des études dont les premières lectures étaient complètement du chinois pour moi. Je me suis familiarisé avec la terminologie et réussi à réunir les informations nécessaires pour avoir une défense qui pourrait retenir l’attention de la juge. J’ai même réussi à relever des erreurs de l’anatomopathologiste et des mensonges honteux de la part du médecin expert mandaté par l’employeur. Ce procès fut interminable. Il y a eu 2 remises. 3 journées d’audition dont la dernière a eu lieu le 15 janvier 2019. Nous devions recevoir la décision en avril 2019, mais la juge a réclamé 3 demandes de prolongation. Elle a commencé à travailler sur notre dossier seulement en juin et ne l’a pas terminé et est partie en congé de maladie. Et depuis le 15 juillet 2019, nous sommes sans nouvelles du tribunal, sauf pour les quelques informations que j’obtiens lorsque j’appelle sa secrétaire. Trois ans, 2 mois et 16 jours après l’acte introductif, nous sommes toujours en attente d’une décision du tribunal. C’est inhumain. Car 11 autres travailleurs sont malades à cette entreprise, dont un autre travailleur est décédé au début de l’année 2019. Je sais que cette décision est importante car elle fera jurisprudence et je l’espère aidera ces travailleurs qui subiront le même sort que mon père et qu’eux aussi seront désemparés lorsque l’employeur fautif en appellera de la décision de la CNESST. Qu’au-delà de la mort d’un époux, d’un père, d’un frère ils auront à souffrir des années avant de pouvoir faire leur deuil car chaque soir ils s’endormiront dans l’attente d’une 4 décision qui ne vient jamais. Et au-delà de l’argent, ce que l’on désire c’est que les responsables assument leurs responsabilités après avoir causé par leur insouciance autant de maladies débilitantes et mortelles provoquant ainsi des souffrances intenables aux victimes des ces maladies et leurs familles. Tout ce qu’ils veulent, c’est faire des profits impunément. Ce fut le seul employeur de mon père, il a débuté son travail chez eux en 1959. Cet employeur savait que mon père avait des plaques pleurales depuis 1989, car chaque année ils passent des radiographies pulmonaires à leurs employés. C’est inscrit noir sur blanc dans le dossier de mon père : plaques pleurales, contact avec l’amiante par le passé. Ce que j’aurais aimé pour moi et ma famille et ce que j’aimerais pour l’avenir, pour les prochaines victimes, car il y en aura d’autres et ce scénario se répétera à coup sûr, est d’avoir obtenu plus de support de la part de la CNESST lors de la contestation du dossier par l’employeur. En effet, ce ne sont pas toutes les victimes et leurs familles qui ont les moyens d’engager des avocats et des témoins-experts pour contrer les expertises obtenues par l’employeur. Ce n’est pas donné à tout le monde non plus de fouiller la littérature scientifique et la jurisprudence pour se préparer pour l’audition devant le TAT. En conséquence, la CNESST devrait mieux outiller les victimes de maladies causées par l’amiante et leurs familles pour faire face à des contestations venant des employeurs : En fournissant des informations scientifiques à jour (ex. seuil sécuritaire d’exposition à l’amiante comme cause de cancer n’est pas encore identifié par les scientifiques etc) et En se présentant au tribunal de première instance comme elle fait lorsque la contestation vient des travailleurs. On pourrait aller plus loin en imitant notre voisin ontarien qui a créé un Bureau des conseillers des travailleurs, un organisme indépendant rattaché au Ministère du Travail qui fournit des services gratuits aux travailleurs en matière d’indemnisation. ( http://www.owa.gov.on.ca/fr/about/Pages/default.aspx ) C’est que quelqu’un de la CNESST, idéalement un pneumologue, soit attitré pour accompagner les victimes ou leur succession lors des audiences et venir soutenir le diagnostic posé par les 6 pneumologues mandatés par la CNESST. Cela se fait lorsqu’un dossier est refusé, alors pourquoi pas le contraire. Ce serait tellement plus juste pour le travailleur malade ou la famille endeuillée d’avoir un spécialiste qui explique au juge sur quoi ils se sont basés pour leur diagnostic et démontrer que le médecin expert prend des détours parfois douteux pour influencer le juge. Surtout qu’il n’y a personne pour s’opposer vraiment à des arguments tellement scientifiques et complexes. Et surtout de grâce, que le tribunal n’accepte pas que des dossiers soient remis surtout parce que l’avocat invoque qu’il n’a pas eu le temps de se préparer, alors que la date d’audience est déterminée 6 mois d’avance. Mon souhait est d’humaniser les tribunaux et de ne pas éterniser les souffrances des familles et leur permettre de faire leur deuil. Car tant qu’une cause est pendante, le deuil est impossible à faire. Notre histoire est beaucoup plus complexe, mais elle se complétera certainement avec les histoires des autres victimes, car on vit presque tous la même chose. Merci de m’avoir lu, c’est un privilège pour moi de pouvoir m’adresser à vous, et j’espère que lorsque vous aurez des recommandations à faire vous aurez une pensée pour les victimes. Mon père s’appelait Réjean. Sa fille Sylvie Provost

  • Daniel, 8a9cd039-0cf9-46ab-81a3-ecfe4736021e

    < Retour Daniel À la mémoire de ceux et celles qui n'ont pas eu le privilège de témoigner. Les premiers symptômes sont apparus fin mai 2022. Après quelques jours, voyant qu'elle ne diminue pas, direction urgence mineure du Jeffrey Hall Hospital à Québec, on m'informe que j'ai de l'eau sur les poumons et on me dirige à l'urgence de l'IUCPQ. Là, on me fait une batterie de tests sur trois jours, radio des poumons, drainage du liquide afin d'analyser la source du problème, TACO et TEP. L'analyse pathologique du liquide prélevé, le verdict tombe, Mésothéliome pleural malin. On me remet alors un formulaire de la CNESST relativement à une maladie professionnelle et, me réfère alors à un chirurgien qui après analyse de mon cas; avancement de la maladie, ma condition physique, mon âge, mon état psychologique, mon dossier sera soumis à un comité afin de statuer si je suis un candidat pour une opération. On m'informe alors qu'il est possible de m'opérer avec les avertissements d'usage relativement à une opération de cette envergure, hospitalisation et période de convalescence. Par la suite, un traitement de chimiothérapie. L'opération se déroule mieux que prévu. Bonne nouvelle, mais la convalescence, elle est laborieuse et longue. La chimiothérapie s'est, somme toute, bien déroulée selon l'échéancier prévu. Jusqu'à la mi-octobre, le formulaire de réclamation de la CNESST qui m'a été remis par le pneumologue était sur le comptoir et je n'étais pas très motivé à le compléter. Finalement, je décide de le compléter, le délai expirait le 26 décembre, en mentionnant mon parcours professionnel. Quelques semaines plus tard, la CNESST m'écrit afin de fournir les détails des endroits ou circonstances susceptibles de m'avoir contaminé et les détails de chaque consultation depuis mes premiers symptômes. En m'aidant du relevé fourni par la Régie des Rentes du Québec (RRQ), j'ai passé en revue chacun des emplois depuis la fin de mes études, je constate que deux emplois en particulier sont susceptibles d'être responsable de ma contamination, un pour lequel j'ai travaillé près d'une année et un autre deux années. Je communique donc l'information relativement à ces immeubles, de même que le détail de chacune de mes consultations médicales depuis l'apparition de mes symptômes (en me référant à mon dossier Clic Santé en ligne). Quelques semaines plus tard, un appel de la responsable de mon dossier m'indique que ma demande est acceptée et les étapes à venir. Rencontre avec un comité composé de professionnel de maladie pulmonaire qui, selon une grille d'évaluation, m'attribue alors un pourcentage qui permet de déterminer le montant d'indemnité auquel j'ai droit. J'aurai à rencontrer un avocat qui agit, pour le compte de la CNESST, dans un recours subrogatoire afin d'obtenir une indemnité d'une Fiducie gérant un fonds pour les victimes de l'amiante. En juin 2023 dernier, après avoir passé toutes les étapes et près de huit mois suivants le dépôt de ma réclamation, j'ai reçu la lettre confirmant l'indemnité auquel j'avais droit. Ce que je retiens, c'est qu’un; heureusement que le pneumologue, qui m'a informé du résultat de mes examens, m'a remis le formulaire de réclamation de maladie professionnelle ce que semble-t-il, certains professionnels de la santé minimisent l'importance du geste. Le délai à respecter à partir de la connaissance de notre condition (date de l'événement pour la CNESST) est de six mois, deux; il est important de compléter avec rigueur ce document et les suivants que pourrait exiger l'organisme. Une réflexion s'est amorcée sur ce que je souhaitais en vieillissant. Je ne voulais pas me retrouver en maison de soins durant une longue période. Ce qui me console un peu avec cette maladie c'est que je ne devrais pas être dans cette situation. Je ne me fais pas d'idée sur l'issue, toute la littérature sur le sujet est assez explicite, ce n'est qu'une question de semaines ou de mois. À la blague, je dis à ma conjointe, qui en passant m'accompagne courageusement, une saison à la fois, je devrai peut-être dire dorénavant, un mois à la fois avant de dire, une semaine et un jour à la fois.

  • Julie, 00000000-0000-0000-0000-000000000006

    < Retour Julie Une image qui en dit long sur la perte d'un être cher et merci à Julie de nous permettre de vous partager son texte lu le 28 avril 2021. D’abord, merci à vous tous qui prenez le temps d’assister à cette cérémonie pour rendre hommage à Jean et à M. Yves. S’ils étaient parmi nous, je suis certaine qu’ils seraient très émus de la mobilisation à leur égard. Quand j’ai su que l’Association pour les Victimes de l’amiante du Québec (AVAQ), avec le syndicat des professeurs (SGPUM), avait l’intention de faire une cérémonie commémorative en hommage à mon père, j’ai été très touchée. On nous a demandé, à ma mère et moi, si nous voulions dire quelques mots et j’ai souhaité participer. On m’a dit : «Ce ne sera pas long, juste 5 minutes!» et moi, étant de nature plutôt timide, je me suis dit «Parfait, je n’aurai pas à trop parler». Mais en m’asseyant pour rédiger ces quelques mots, l’ampleur de la tâche m’a parue insurmontable. Comment résumer, en 5 minutes, l’homme qu’était Jean? Impossible. Vous êtes nombreux à l’avoir connu, et plusieurs d’entre vous ont également eu la grande gentillesse d’écrire quelques lignes sur lui sur le site d’Urgel Bourgie ou sur le site que nous avons monté en son honneur, jeanrenaud.info . Vous avez été nombreux à souligner son intelligence, son oeil pétillant, son attitude sans prétention qui le rendait facile d’approche et de contact agréable, son amour pour les bonnes choses de la vie, le vin, la bouffe... Finalement, en réfléchissant à tout ce que vous avez écrit et en pensant à lui, à sa vie, aux «grands dossiers» qu’il a menés, je crois que je peux résumer qui il était en disant simplement qu’il était passionné. Surtout passionné d’apprendre et de comprendre le fonctionnement des choses. Cette passion l’a animé, autant quand il était petit et qu’il s’amusait dans la shoppe de son père à utiliser les grosses machines et à comprendre comment on s’installait pour faire une chaîne de montage, que plus tard, pour comprendre les défis et les enjeux de l’intégration des nouveaux arrivants à l’aide des méthodes quantitatives. D’ailleurs, il disait souvent «Moi, je ne travaille pas, je joue» lorsqu’il analysait ses données. Au lieu de lire un bon roman avant de se coucher, il lisait parfois le manuel de SPSS, pour le plaisir. Cette passion était tout aussi présente pour ses passe temps. Quand il a décidé qu’il souhaitait faire son pain, il a passé des mois à étudier, à lire sur le sujet, à expérimenter (avec ma mère et moi comme cobayes), à goûter le pain expérimental versus le pain contrôle. Et une fois le résultat satisfaisant, croyez vous qu’il s’est arrêté? Pas du tout. Il a continué de lire, d’essayer des choses, si bien que son pain est devenu bien plus que «satisfaisant», mais carrément délicieux. Je ne doute pas que ce même désir d’aller au fond des choses et de maîtriser son sujet en profondeur l’a guidé dans la mise sur pied de son étude longitudinale ENI, qui a été un de ses «grands dossiers». Jean avait également le génie d’arriver à transposer une chose qu’il avait apprise dans un domaine pour l’appliquer à un autre domaine nouveau. Par exemple, il est parmi les premiers àavoir appliqué à la sociologie des types d’analyses statistiques habituellement utilisées en démographie, en économie ou en biologie. Sur le plan plus personnel, il a transposé son expérience de chaîne de montage pour produire des poignées de porte en métal lorsqu’il aidait son père pendant l’été à sa shoppe pour faire une production efficace de poireaux blanchis et de compote de pommes pour l’hiver.Pas surprenant non plus que ce mode de découverte et d’apprentissage ait été l’une des bases de notre relation. Très tôt dans ma vie, il m’a fait la promesse qu’il m’apprendrait «tout ce qu’il savait». De cette façon, il m’offrait en quelque sorte son plus grand trésor : ses connaissances, mais surtout son goût pour la découverte et la compréhension des choses. Je crois que sa profonde curiosité intellectuelle a contribué à son succès professionnel : il a foncé dans ses projets, même si son approche pouvait être marginale à l’époque. Car les recherches quantitatives en sociologie n’étaient pas les plus populaires à l’époque. Je crois que cette attitude a aussi contribué à son succès «personnel», en quelque sorte. Il aimait les gens, et il aimait les voir animés d’un désir de comprendre et d’apprendre comme lui. Il aimait, et il avait un certain talent pour faire collaborer les gens. Depuis son adolescence, alors qu’il devenait président d’une association de 3 collèges classiques, jusqu’à l’Université où, alors qu’il dirigeait le Centre d’études ethnique de l’Université de Montréal (CEETUM), il a réussi à le rendre inter--universitaire. À l’approche de la retraite, il a souhaité obtenir le titre de professeur émérite, mais pas seulement pour la reconnaissance que cela représente... surtout pour conserver son accès à la bibliothèque de l’université et à sa richesse d’articles et de revues scientifiques. Même retraité, il est devenu le président du conseil d’administration des condos de Profil O, peu de temps après y avoir emménagé. Quel plaisir il a eu à découvrir comment fonctionnent tous les systèmes d’un grand édifice à condo, comme la ventilation, le chauffage et la climatisation, les différentes alarmes, etc., et à rassembler les gens pour en assurer la pérennité. Il a dû renoncer à la présidence suite à la découverte de son mésothéliome, mais il est toujours resté impliqué à la mesure de son énergie auprès du conseil d’administration. C’est ce diagnostic qui l’aura mené finalement vers son dernier «grand dossier», celui de la reconnaissance des victimes cols blancs de l’amiante, dont il fait partie. Vous comprendrez sûrement que, pour se battre pour la reconnaissance de son diagnostic comme étant une maladie professionnelle et tenter d’utiliser sa propre expérience pour faire évoluer le dossier de l’amiante au niveau de la société, cela prenait une énergie qu’on ne peut avoir en de telles circonstances que quand on est vraiment passionné. Cette passion qui l’a guidé dans ce dossier était celle de faire profiter à d’autres qui le suivraient du chemin qu’il aurait tracé pour eux, et de rendre par le fait même son expérience de la maladie riche de sens. Bien qu’il soit décédé avant d’avoir pu en voir la résolution finale, il aura réussi hors de tout doute à mettre ce dossier en lumière sur la place publique et à faire avancer les choses. Inutile peut--être de vous le dire, mais je le fais quand même, je suis très fière de l’avoir eu comme papa. Il me manque déjà beaucoup.

  • Jacques, 00000000-0000-0000-0000-000000000001

    < Retour Jacques Jacques Mercier père de Gilles dont voici le témoignage Inspecteur en santé et sécurité du travail pour la CSST/CNESST, d’aucune façon je n’aurais imaginé que mon père deviendrait une victime de l’amiante. À cette époque, malgré les responsabilités qui incombent au préventionniste que j’étais, mes connaissances des dangers associés à l’amiante étaient très limitées. La problématique amiante en établissement n’était pas une priorité pour l’organisation. Ce n’est que vers 2010, en raison d’une toux persistante, que j’ai commencé à discuter avec mon père d’une exposition possible à l’amiante dans ses activités professionnelles. Je lui ai alors remis des dépliants et articles de périodiques sur le sujet afin qu’il les présente à son pneumologue de Chicoutimi. Pour ce spécialiste, il était impossible que ses activités professionnelles soient en cause et toute exposition possible à l’amiante était de facto exclue. C’est en 2013 que des médecins du CHUM ont finalement diagnostiqué l’amiantose, diagnostic qui a même été mis en doute par son pneumologue traitant. Mon père a débuté sa carrière à la fin des années cinquante comme ferblantier pour une entreprise spécialisée en chauffage. Pendant la saison chaude, pour ne pas mettre à pied ses employés et risquer de les perdre, l’entreprise prenait des contrats de toiture. C’est pendant ces activités, lorsqu’il agissait comme couvreur, que mon père a été le plus exposé à l’amiante. En effet, un toit plat goudronné doit être recouvert de gravier, de pierres concassées pour le protéger de la chaleur et des rayons du soleil. L’entreprise s’approvisionnait en pierre concassée à Thedford Mines, de gravier produit à partir des débris miniers provenant de l’extraction de l’amiante. Le gravier était transporté par camion au chantier, pelleter dans des chaudières, monter sur le toit et étendu manuellement. Les émissions de poussières étaient importantes lors de ces travaux. Les derniers mois de la vie de mon père ont été très difficiles : prise de plusieurs médicaments, besoin accru d’oxygène, installation d’un drain permanent pour évacuer le liquide de ses poumons et perte progressive de ses moyens et capacités. Malgré tout, il restait lucide à cent pour cent. C’est comme si le peu d’oxygène disponible dans son corps était principalement dirigé vers son cerveau. Dans les dernières semaines, nous devions soulever ses jambes sur le lit pour l’aider à s’étendre. Mon père était un homme généreux, actif, impliqué dans sa communauté et toujours prêt à rendre service. L’amiante lui a volé plusieurs années de sa vie de retraitée avec son épouse, ses enfants et petits-enfants et ses nombreux amis et collègues retraités.

  • Ligne de temps | AVAQ

    < Retour Amiante 150 ans de présence au Québec 2023 «Création de l’Observatoire national de l’amiante qui aura pignon sur rue à Thetford et coordonnera les recherches sur les questions relatives aux impacts de la manipulation de résidus miniers amiantés sur la qualité de l’air, l’environnement, la santé des populations et des travailleurs ainsi que sur la qualité de vie des communautés.» (3) 2022 «Le gouvernement dépose son plan d'action 2022-2025 Amiante et les résidus miniers amiantés au Québec vers la transformation d'un passif en un actif durable. Ce plan comporte 11 mesures.» (4) 2022 «Formation d'un Comité-conseil au CA de la CNESST pour assurer le suivi du Plan d'action sur l'amiante» (5) 2020 «23 juillet - Le BAPE remet au ministre de l'Environnement le rapport 351 intitulé l'état des lieux et la gestion de l'amiante et des résidus amiantés. Un rapport de 343 pages. Le tableau 9.2 résume les principes directeurs et les principales actions visant le développement d'un cadre de gestion des résidus amiantés et de gestion de l'amiante.» (6) 2019 «Le ministre confiait au BAPE un mandat en vertu des pouvoirs que lui confère l’article 6.3 de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE). Dans sa lettre-mandat, le ministre définissait en termes relativement larges les objectifs de la commission d’enquête (PR8.3), soit : - Établir le portrait de la situation sur la présence d’amiante au Québec, son utilisation actuelle, les formes de valorisation et d’élimination, les types de projets en développement, etc.; - Dresser un état des connaissances scientifiques sur les répercussions de l’amiante et de ses résidus en particulier sur la santé; - Analyser la pertinence de développer un cadre de valorisation des résidus miniers amiantés au Québec et, le cas échéant, en proposer un qui tient compte des aspects à la fois économiques, sanitaires, sociaux et environnementaux; - Proposer des méthodes de disposition des résidus amiantés respectant l’environnement et protégeant la santé.» (6) 2018 «30 décembre 2018 - Entrée en vigueur du Règlement interdisant l'amiante et les produits contenant de l'amiante. Ce règlement ne s'applique pas aux haldes de résidus miniers.» (7) 2017 «Le gouvernement canadien a donné son appui à l’inscription de l’amiante chrysotile à l’annexe III de la Convention de Rotterdam» (2) 2013 «Grâce au veto de la Russie et du Zimbabwe, qui s'opposeront cette semaine à l'inscription de l'amiante chrysotile à l'annexe III de la Convention de Rotterdam, le minerai qui n'est plus exploité au Canada depuis 2011 évitera à nouveau d'être inscrit dans la liste des substances dangereuses de cette convention.» (2) 2012 «Les recherches sur l’amiante effectuées de 1971 à 1988 par l’Université McGill sont soumises à l’examen de 30 médecins et universitaires, qui demandent un examen indépendant des résultats. L’équipe de recherche est accusée d’avoir été influencée par les intérêts de l’industrie de l’amiante.» (2) 2012 «Le gouvernement du Québec promet d’affecter 58 millions de dollars à la mine Jeffrey, une des dernières mines d’amiante, afin de la maintenir en activité pour 20 autres années. La décision est annulée en octobre 2012 par le gouvernement nouvellement élu du Parti québécois.» (2) 2012 «Christian Paradis, ministre de l’Industrie du Canada, annonce que le gouvernement du Canada ne s’opposera plus à l’addition du chrysotile à la liste de la Convention de Rotterdam.» (2) 2011 «La Société canadienne du cancer et 25 autres organismes de santé adressent des lettres au ministre des Finances Jim Flaherty pour implorer le gouvernement de cesser de financer l’Institut du chrysotile et de mettre fin à l’exportation d’amiante à des pays en développement.» (2) 2011 «Au cours de la réunion de 2011 des parties à la Convention de Rotterdam qui a lieu à Genève, la délégation canadienne refuse de nouveau d’ajouter les fibres de chrysotile à la Convention de Rotterdam. Le Canada est le seul pays membre du G7 qui s’oppose à ce qu’elles y soient assujetties.» (2) 2008 «Le rapport de Santé Canada est jugé par les pairs, mais n’est publié qu’en 2009 et n’est pas accessible au public. Il conclut qu’il existe un « lien important » entre le cancer du poumon et l’amiante chrysotile au Canada et une relation de cause à effet avec les mésothéliomes et l’amiantose.» (2) 2006 «L’organisation internationale du Travail (OIT) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appellent à une interdiction mondiale de l’amiante. Le Canada oppose son veto à l’addition de l’amiante chrysotile à la liste des substances dangereuses de la Convention de Rotterdam, ce que lui reproche le CTC.»(2) 2005 «L’interdiction de l’amiante chrysotile à l’échelle de l’Union européenne entre en vigueur.»(2) 2004 «Le Canada fait obstacle à l’addition du chrysotile à la liste de produits dont le commerce nécessite un consentement préalable en connaissance de cause selon la Convention de Rotterdam.» (2) 2002 «Adoption de la Politique d’utilisation accrue et sécuritaire de l’amiante chrysotile au Québec. Cette politique vise à accroître l'utilisation sécuritaire de l'amiante chrysotile et à stimuler la demande de ces produits. Elle est conforme avec les normes visant la protection de la santé professionnelle, la santé publique et l'environnement.» (8) 1995 à 2011 «De 1995 à 2011 fermetures graduelles de toutes les mines d'amiante au Québec.» (1 p, 129) 1992 Après avoir subi de lourdes pertes financières, le gouvernement libéral de Robert Bourassa privatise les parts des compagnies d'amiante appartenant à la Société nationale de l'amiante. (2) 1987 Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) conclut que le chrysotile cause le cancer du poumon et des mésothéliomes. (2) 1985 «Adoption de la Loi sur les accidents de travail et les maladies professionnelles» (2) 1980 Nationalisation d'une première mine par la Société nationale de l'amiante, la mine Bell de Thetford Mines (2 1979 «Adoption de la Loi sur la santé et la sécurité du travail et début du déclin de la production d'amiante au Québec» (2) 1978 «Création par le gouvernement de la Société nationale de l'amiante. Celle-ci a pour objectif de produire et de vendre des fibres et des produits d’amiante et de faire de la recherche et développement pour de nouveaux produits et procédés.» ( 1p.117) 1977 «Décret fixant à 2 f/cc la concentration de poussière d’amiante dans la Loi sur les mines» (1 p 104-105) 1976 «Le Comité Beaudry dans son rapport préliminaire du 1 avril reprend en bonne partie de l’analyse syndicale, en ce qui a trait à la gravité de la situation sanitaire et à la responsabilité de son établissement et de sa persistance Il souligne la contradiction entre la transformation d’un minerai « non seulement utile, mais nécessaire » en plus de 3 000 produits d’usage courant, et le risque pour la santé que courent les quelque 15 000 travailleurs qui l’extraient et le transforment, au Québec seulement.» (1.p.88) 1975 «Le 18 mars 1975, les travailleurs de l’amiante de la région de Thetford Mines affiliés à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et à la Fédération des métallurgistes unis d’Amérique (Métallos) déclenchent une grève qui durera sept mois et demi.» (2) 1975 « Le Comité Beaudry Le Comité présidé par le juge René Beaudry a pour mandat d’étudier la salubrité dans les mines et moulins d’amiante de même que dans les usines de traitement et de transformation de l’amiante afin de conseiller le gouvernement sur quatre points : le maintien ou la modification de la norme de 5f/cc, les modalités de sa mise en place et de son application, le système d’inspection le plus apte à assurer le respect de cette norme, et les mesures d’aide technique et financière pour en favoriser l’application progressive, mais rapide.» (1 p.70) 1975 «Adoption de la loi 52 reconnaissant le droit à l’indemnisation des victimes de silicose et d’amiantose» (2) 1970 «Le professeur Corbett McDonald annonce que le programme de recherche sera poursuivi pour une période de cinq ans, avec trois objectifs : établir « ce qui constitue un niveau sûr de concentration de poussière »; continuer la surveillance des mésothéliomes au Canada pour en comprendre les facteurs de risque, « car l’amiante n’est probablement pas le seul facteur même lorsqu’il est en cause »; enfin, adopter en collaboration avec les cliniques industrielles des deux régions de l’amiante et d’ailleurs, une nouvelle méthode de surveillance médicale de routine des travailleurs de l’amiante.» ( 1 p.44) 1966 «L’Association des mines d’amiante du Québec (AMAQ) crée l'Institut de médecine du travail et de l'environnement de Montréal (IUMTE) rattaché à l’Université McGill, qui donne un contrat de recherche sur les risques posés par l’amiante au professeur Corbett McDonald» (1 p.43) 1964 «Le Dr J. F. Knox de la Turner & Newall, propriétaire de la mine Bell depuis 1934 à Thetford Mines, est particulièrement préoccupé par le fait que les fibres des 250 tonnes de résidus rejetées chaque jour par la mine Bell se dispersent dans l’environnement.» (1 p.26) 1956 «Maurice Sauvé, conseiller technique de la Fédération nationale de la métallurgie de la CTCC, affirme quant à lui, que les compagnies de Thetford Mines et d’Asbestos ont fait depuis la grève des dépenses assez considérables pour éliminer la poussière dans les mines et les moulins d’amiante sans réussir complètement.» (1 p.34) 1952 à 1972 «Deux décennies marquées par la confrontation d’études sur les effets sanitaires de l’amiante. D’un côté, ceux qui sont financés par l’industrie. De l’autre, ceux qui ont une perspective davantage associée aux travailleurs. Les tentatives de réglementation des niveaux d’empoussièrement des milieux de travail se poursuivent sur la scène internationale, avec le développement des méthodes d’analyse des poussières dans l’air.» (2) 1950 Burton LeDoux, le journaliste, rapporte que la Canadian Johns-Manville aurait commencé à installer des appareils pour enlever la poussière de ses installations ( 1 p. 34) 1949 «13 février - minuit. Les travailleurs de la mine Jeffrey débraient à Asbestos. Dès le lendemain soir, à Thetford, les mineurs de l’Asbestos Corporation, de la Flintkote et de la Johnson cessent le travail. Ceux de la Bell font grève neuf jours en février; ceux de la Nicolet près d’Asbestos, deux jours en février, puis de mars à juin. La grève, illégale, dure quatre mois et demi. Elle est particulièrement dure à Asbestos, où la Johns-Manville a fait appel à des briseurs de grève et où l’acte d’émeute est proclamé le 6 mai. Des grévistes sont sauvagement battus et pendant cinq jours, un climat de terreur règne dans la ville.» (1 p.27-29) 1949 «12 janvier - Grève de l'amiante- La pollution par la poussière avait fait l’objet d’un long reportage de Burton LeDoux dans Le Devoir du 12 janvier. Pour la première fois, les travailleurs de l’amiante avaient accès à un texte rédigé en français, publié dans un journal québécois, qui décrivait les risques de l’amiante et les signes de l’amiantose. Il mettait des mots sur les symptômes que des générations avaient connus à Asbestos, mais que les médecins de la Johns-Manville affirmaient être sans importance» (1 p 27-29) 1948 «Les délégués au congrès de la Fédération nationale des employés de l'amiante veulent plus : ils réclament l’instauration de cliniques industrielles aux frais de la Commission des accidents de travail, la conduite d’études sur les liens entre amiantose et tuberculose par le ministère de la Santé et par la Faculté de médecine de l’Université Laval, et l'élimination de la poussière à l’intérieur et à l’extérieur des moulins» (1 p.30) 1948 «Un citoyen réclamait au nom des résidents de la ville d'Asbestos que le Conseil demande à la Canadian Johns-Manville (CJM) s’il serait possible d’éliminer la poussière provenant de leur moulin qui se répand à travers la Ville et qui cause certains ennuis à la population.» (1 p.27) 1943 «La Fédération nationale des employés de l'amiante se préoccupe d’amiantose et a réussi à la faire inscrire sur la liste des maladies professionnelles.» (1 p.30) 1936 «Fondation de la Fédération nationale des employés de l’amiante, affiliée à la CTCC (ancêtre de la CSN)» ( 1 p.29) 1930 «Le Dr Frank Pedley, directeur du département d’hygiène industrielle de l’Université McGill, fondée en 1926 par la Metropolitan Life, ne publie deux articles sur l’amiantose, dans lesquels il affirme que le travail dans les mines et moulins du Canada peut ne pas représenter le risque associé avec la manufacture de l’amiante au Royaume-Uni, et qu’il n’y a pas de cas d’amiantose au Canada, ni aucune évidence de danger dans les mines du Québec. La même année, le Dr Stevenson, médecin œuvrant à la Canadian John-Manville, déclare à l’Association des producteurs d’amiante du Québec que l’amiantose se produit rarement dans les mines du Québec et qu’après 10 ans de service, les ouvriers des moulins sont transférés à d’autres tâches, à titre préventif.» (1 p.40) 1928 « Depuis 1928, au moins six agrandissements du puits et des installations minières ont eu lieu au dépend de quartiers, de rues, d’habitations et d’édifices publics qu’il a fallu démolir ou relocaliser. » (1p. 22) 1926 La mine King de Thetford, en particulier, se démarque défavorablement. En 1926, elle compte à elle seule 132 victimes d’accidents de travail contre 149 pour l’ensemble des autres mines du Québec.» (1 p. 38) 1925 « En 1925, l'industrie de l’amiante compte cinq gros joueurs au Québec : deux exploitants canadiens non intégrés verticalement, l'Asbestos Corporation et la Johnson's à Thetford Mines - Black Lake, et trois manufacturiers américains, la Johns-Manville à Asbestos, la Quebec Asbestos Corp. Ltd à East Broughton et la Bell Asbestos Mines Inc. à Thetford Mines »(1 p. 43-44) 1912 à 1922 « En 1912, 1918 et de 1920 à 1922, les élus de Thetford ont tenté de forcer les sociétés minières à limiter le dégagement de poussière dans l’environnement.» (1 p.26) 1909 «Cette année marque un début de réflexion sur la responsabilité des mines dans des accidents jusqu’alors considérés inéluctables quand ils n’étaient pas attribués à la négligence ouvrière, et désormais leur recension systématique est prescrite.» (1 p.38) 1900 «L’ingénieur des mines Joseph Obalski avait soulevé les inconvénients pour les femmes et les enfants à l’emploi des moulins d’amiante afin de travailler dans une atmosphère chargée de poussière, sans toutefois recommander de mesures particulières.» (1 p. 38) 1879 «Début de l'exploitation à Asbestos» (1 p.12) 1876 Découverte d'un premier gisement d'amiante à Kingsville qui deviendra en 1905 la ville de Thetford Mines (1 p.12) Références (1) Marier, M. (2016). De la grève de l’amiante au lobby prochrysotile. La question de l’amiante chez les syndicats québécois de l’amiante 1973-1983 [Mémoire de maîtrise en histoire, Université de Montréal] (2) Congrès du travail du Canada Chronologie de l'amiante au Canada https://congresdutravail.ca/uncategorized/amiante-au-canada-chronologie/ site consulté le 6 juillet 2023 (3) Portail du réseau collégial du Québec Implantation de l'Observatoire national de l'amiante du Québec http://lescegeps.com/nouvelles/2023-02-03_implantation_de_lobservatoire_national_de_lamiante_dans_la_region_de_thetford site consulté le 6 juillet 2023 (4) Plan d'action sur l'amiante 2022-2025 Amiante et les résidus miniers amiantés au Québec vers la transformation d'un passif en un actif durable https://www.environnement.gouv.qc.ca/communiques/2022/plan-action-amiante-2022-2025.pdf site consulté le 6 juillet 2023 (5) Commission des normes , de l'équité et de la santé et sécurité du travail Comité conseil 3.81 Comité conseil sur le suivi du Plan d'action gouvernemental sur l'amiante https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/organisation/cnesst/structure-dorganisation/comites-conseils . site consulté le 6 juillet 2023 (6) Bureau d'audience publique sur l'environnement, Rapport 351 l'état des lieux et la gestion de l'amiante et des résidus amiantés. https://voute.bape.gouv.qc.ca/dl?id=00000156531 site consulté le 6 juillet 2023 (7) Gouvernement du Canada Règlement interdisant l'amiante et les produits contenant de l'amiante https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/gestion-substances-toxiques/liste-loi-canadienne-protection-environnement/amiante/informations-reglement-interdiction.html#:~:text=Le%20R%C3%A8glement%20interdisant%20l%E2%80%99amiante%20et%20les%20produits%20contenant,population%20canadienne%20contre%20les%20risques%20d%E2%80%99exposition%20%C3%A0%20l%E2%80%99amiante . site consulté le 6 juillet 2023 (8) Ministère des ressources naturelles 2002 Politique d'utilisation accrue et sécuritaire de l'amiante chrysotile au Québec https://mrnf.gouv.qc.ca/documents/ministere/politique-amiante.pdf site consulté le 6 juillet 2023 Retourner en haut

  • Daniel, ca7f0b4f-e84a-4953-9fc2-5a02a6c0d4fa

    < Retour Daniel Témoignage - Mésothéliome pleural malin ‘Nous, pas nous, c’est impossible. Que ça arrive aux autres, ça fait partie de la vie, mais pas nous!’ C’est la première phrase qui m’est venue à l’esprit, notre monde venait de s’écrouler lorsque j’ai vu la mine dévastée de mon mari en apprenant la nouvelle fatidique que son cancer était incurable avec tout au plus quelques mois à vivre. Tous les murs, le bâtiment même de l’hôpital aurait pu s’effondrer, notre peine prenait tout l’espace, accroché au cou de l’un et l’autre, en gros sanglots. Et moi qui pensais que cela n’arrive qu’aux autres. Erreur, la maladie ne fait aucune ségrégation et elle arrive tel un voleur dans la nuit, sans jamais frapper. On se pensait dans un mauvais rêve, pire, un cauchemar, lorsque le médecin nous a dit que ce cancer, dont nous n’en avions jamais entendu parler, était probablement dû à l’exposition à l’amiante. ‘Mais voyons, comment est-ce possible?!’ Il nous a mentionné qu’une seule exposition peut être fatale; on respire des fibres invisibles ou presque à l’œil nu et on en meurt, mais bien des années plus tard. Et lorsque que l’on diagnostique la maladie, il est déjà trop tard pour un quelconque traitement ou si peu, prolongeant la durée de vie d’à peine quelques semaines. Ce cancer sournois, insidieux qui se développait à l’ombre de tous doutes de maladie grave, lentement, patiemment, venait de raccourcir la vie de mon chéri et chamboulé celles de notre petite famille; la mienne et celles de nos 2 jeunes ados. Envolé le projet d’érablière fraîchement acquise depuis quelques semaines dont nous faisions des recherches depuis plus de 20 ans pour trouver l’érablière idéale. Cet amiante, que l’on peut retrouver dans les murs de maisons construites dans les années 1950-1960, dans les infrastructures routières, dans des mélanges de béton pour des fondations de bâtiments résidentiels, commerciaux, scolaires, etc., dans le matériau de certains revêtements extérieurs de maisons résidentielles, qui nous a prévenus que tous ces éléments pouvaient en contenir et leur danger potentiel, mais bien réel sur la santé? Puis la tristesse fait place à la colère avec le recours au Tribunal du Travail pour faire reconnaître la responsabilité de l’employeur que cette maladie professionnelle a eu, comme proviennent les lieux de travail de mon conjoint, un véritable parcours de David contre Goliath. Alors que j’ai dû faire d’innombrables recherches, me documenter, obtenir très partiellement de l’information de l’ex-employeur de mon conjoint en vue de la préparation de la cause au tribunal, cela fut un véritable parcours du combattant. Il est très difficile, voir presque impossible de prouver avec des faits remontant à plus de 20, 30 ans auparavant. C’est irréaliste. La cause semble toujours perdue d’avance, toujours en faveur de l’employeur à cause de la lourdeur du fardeau de la preuve. Mais je n’abandonne jamais sans avoir tout essayé. Il faut du courage, de la détermination et beaucoup de résilience pour faire face à un organisme gouvernemental. Pour toi Daniel, décédé à 58 ans, j’irai jusqu’au bout.

  • Monique, 3df52557-17c9-4781-82cd-ce7257fe4cf0

    < Retour Monique Soutien suite à la perte d’une femme formidable qu’était ma maman qui est décédé il y a 3 mois d’un mesothelium malin à l’âge de 84 ans. Elle a travaillé comme couturière lorsqu’elle était jeune et à son compte il y a environ 40 ans dans une maison isolée à la zonolite. Une demande a été envoyé à la CNESST Nous espérons avoir une réponse positive de leur part car les compagnies où elle a travaillé lorsqu’elle était jeune n’existe plus depuis longtemps mais ma mère n’a pas eu ses dernières années faciles. On lui a prélevé de l’eau au poumon, passé beaucoup de test dont un pro scan qui lui on dit qu’il n’y avait rien à faire et qu’elle commencerait ses soins palliatifs Elle aura vécu 7 mois depuis ce diagnostic en décembre 2022 Elle a été hyper courageuse malgré tout ce qu’elle vivait avec mon père qui l’accompagnait 24 hres sur 24. Merci encore papa Il ne faut pas minimiser la mesothelium Soyons solidaire

  • Témoignages

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  • Rejean, 1e67d779-5b6c-4f68-8d96-aa756a65d35c

    < Retour Rejean Mémoire présenté au Bureau d’Audiences Publiques Environnementales (BAPE) dans le cadre des enquêtes sur l’état des lieux et la gestion de l’amiante et des résidus miniers amiantés par Sylvie Provost , fille d’une victime décédée en 2017. Madame et messieurs les commissaires, Je m’adresse à vous aujourd’hui pour vous faire part du drame horrible que doit vivre une victime et sa famille à l’annonce de la maladie d’amiantose et de tout le processus judiciaire qui s’en suit. Mon père a appris le 8 juin 2016 être atteint d’amiantose. Un choc brutal pour toute la famille. Le début d’un enchainement d’examens médicaux avec le CMPP. Il était très faible, fragilisé par la maladie et très vulnérable. Il avait peur. Lors du diagnostic du CMPP, il n’a pas compris ce qui se passait, je l’ai saisi à la fin quand il a demandé aux pneumologues, les yeux dans l’eau : Quelles pilules vous allez me donner pour guérir? Tout le monde était mal à l’aise, il n’avait pas compris. Les pneumologues lui ont répété qu’il n’y en avait pas. Que ce qui va l’aider le plus c’est l’oxygène. Ce fut très bref comme explication. Personne n’a osé lui dire qu’il allait mourir, mais tout le monde savait même lui, mais il n’a pas voulu l’entendre. C’était en septembre 2016. On est reparti en silence et nous n’en avons pas reparlé avant le mois de novembre, mon père ne voulait pas. À ce moment commence l’enchainement des hospitalisations, l’intégration de l’oxygène et la répétition de ses détresses respiratoires. Tout ceci fut horrible à vivre. À chaque crise il voulait mourir. Il perdait toute son autonomie, se sentais comme un chien enchainé à son oxygène. Il n’avait plus aucune qualité de vie, terminé pour lui le billard, sa sortie au restaurant le dimanche, et ses parties de bingo, un de ses petits plaisirs. Et surtout il ne pouvait plus conduire. Il est devenu dépendant. La mort l’attendait, dans le couloir à respir, avec chaque respiration qu’il n’était pas capable de prendre. Nous avons été très bien accompagnés par les agents de la CNESST. Ces femmes ont été formidables offrant à mon père tous les services dont il avait besoin lorsque sa condition se détériorait. J’avais un contact direct avec elles et souvent dans la journée même elles nous trouvaient une solution. Nous nous sentions supportés. Mais, le 15 juin 2017 à 10h30 tout s’est arrêté. Mon père est décédé, noyé dans ses poumons. Un moment horrible dont les images ne s’effaceront jamais de nos mémoires. Et le comble dans tout ça, toute l’aide que l’on recevait c’est arrêté du même coup. L’avocat du syndicat de l’entreprise à laquelle il a cotisé pendant 42 ans, nous a annoncé qu’il ne pouvait plus représenter mon père car il est décédé et que le syndicat ne représente que les membres vivants. Les services avec la CNESST se sont arrêtés aussi abruptement, sauf pour les déboursés relatifs aux funérailles. Nous nous retrouvions seules, ma mère, ma sœur et moi. Désemparées, après avoir été si bien accompagnées. De surcroit, l’employeur conteste la décision de la CNESST en affirmant que mon père n’était pas atteint d’amiantose. J’ai tenté d’obtenir de l’information, de l’aide de la CNESST pour savoir comment ça se passe devant le tribunal. Est-ce que quelqu’un peut m’accompagner ou à tout le moins m’informer? Cela ne fait pas partie de leur mandat. Mais on me rassure en m’affirmant qu’avec le dossier du CMPP, le certificat de décès et tout le dossier de l’hôpital, je détiens toute ma preuve, que c’est suffisamment complet, que je n’aurai rien d’autre à faire que de me présenter en cours et que c’est le juge qui va examiner le dossier, qu’il est habitué et de ne pas m’inquiéter. Qu’il ne sert à rien de prendre un avocat, qu’il nous en coûtera trop cher et que ça ne vaut pas la peine. L’angoisse m’envahit. Je vis énormément de colère de ce peu d’informations et de supports. C’est ma santé qui dégringole face à tout ça. J’ai rencontré quelques avocats, mais leur méconnaissance de cette maladie ne m’inspirait pas confiance. Ils voulaient que je leur donne de l’argent avant même d’avoir lu le dossier. Et me faisait des promesses auxquelles je n’ai pas cru. Quelques jours avant la première audience j’ai reçu le rapport d’expertise écris par le Dr xxxxx médecin expert de l’employeur, xxxxx. Ouf ! J’ai réalisé que ce n’était absolument pas aussi simple qu’on l’avait prétendu. Alors, j’ai décidé de faire mon cours amiantose 101 en autodidacte sur internet et de faire honneur à mon père en empêchant cet homme de dire que tous les médecins qui l’ont soigné se sont trompés et que lui seul a raison, selon sa prétention. 22 médecins se sont prononcés, confirmant le diagnostic à chacune de ses hospitalisations. J’ai travaillé jour et nuit, à m’en rendre malade, mais je n’ai pas abandonné. J’ai lu et relu au moins 250 jurisprudences. J’ai lu la loi. J’ai lu des études dont les premières lectures étaient complètement du chinois pour moi. Je me suis familiarisé avec la terminologie et réussi à réunir les informations nécessaires pour avoir une défense qui pourrait retenir l’attention de la juge. J’ai même réussi à relever des erreurs de l’anatomopathologiste et des mensonges honteux de la part du médecin expert mandaté par l’employeur. Ce procès fut interminable. Il y a eu 2 remises. 3 journées d’audition dont la dernière a eu lieu le 15 janvier 2019. Nous devions recevoir la décision en avril 2019, mais la juge a réclamé 3 demandes de prolongation. Elle a commencé à travailler sur notre dossier seulement en juin et ne l’a pas terminé et est partie en congé de maladie. Et depuis le 15 juillet 2019, nous sommes sans nouvelles du tribunal, sauf pour les quelques informations que j’obtiens lorsque j’appelle sa secrétaire. Trois ans, 2 mois et 16 jours après l’acte introductif, nous sommes toujours en attente d’une décision du tribunal. C’est inhumain. Car 11 autres travailleurs sont malades à cette entreprise, dont un autre travailleur est décédé au début de l’année 2019. Je sais que cette décision est importante car elle fera jurisprudence et je l’espère aidera ces travailleurs qui subiront le même sort que mon père et qu’eux aussi seront désemparés lorsque l’employeur fautif en appellera de la décision de la CNESST. Qu’au-delà de la mort d’un époux, d’un père, d’un frère ils auront à souffrir des années avant de pouvoir faire leur deuil car chaque soir ils s’endormiront dans l’attente d’une 4 décision qui ne vient jamais. Et au-delà de l’argent, ce que l’on désire c’est que les responsables assument leurs responsabilités après avoir causé par leur insouciance autant de maladies débilitantes et mortelles provoquant ainsi des souffrances intenables aux victimes des ces maladies et leurs familles. Tout ce qu’ils veulent, c’est faire des profits impunément. Ce fut le seul employeur de mon père, il a débuté son travail chez eux en 1959. Cet employeur savait que mon père avait des plaques pleurales depuis 1989, car chaque année ils passent des radiographies pulmonaires à leurs employés. C’est inscrit noir sur blanc dans le dossier de mon père : plaques pleurales, contact avec l’amiante par le passé. Ce que j’aurais aimé pour moi et ma famille et ce que j’aimerais pour l’avenir, pour les prochaines victimes, car il y en aura d’autres et ce scénario se répétera à coup sûr, est d’avoir obtenu plus de support de la part de la CNESST lors de la contestation du dossier par l’employeur. En effet, ce ne sont pas toutes les victimes et leurs familles qui ont les moyens d’engager des avocats et des témoins-experts pour contrer les expertises obtenues par l’employeur. Ce n’est pas donné à tout le monde non plus de fouiller la littérature scientifique et la jurisprudence pour se préparer pour l’audition devant le TAT. En conséquence, la CNESST devrait mieux outiller les victimes de maladies causées par l’amiante et leurs familles pour faire face à des contestations venant des employeurs : En fournissant des informations scientifiques à jour (ex. seuil sécuritaire d’exposition à l’amiante comme cause de cancer n’est pas encore identifié par les scientifiques etc) et En se présentant au tribunal de première instance comme elle fait lorsque la contestation vient des travailleurs. On pourrait aller plus loin en imitant notre voisin ontarien qui a créé un Bureau des conseillers des travailleurs, un organisme indépendant rattaché au Ministère du Travail qui fournit des services gratuits aux travailleurs en matière d’indemnisation. ( http://www.owa.gov.on.ca/fr/about/Pages/default.aspx ) C’est que quelqu’un de la CNESST, idéalement un pneumologue, soit attitré pour accompagner les victimes ou leur succession lors des audiences et venir soutenir le diagnostic posé par les 6 pneumologues mandatés par la CNESST. Cela se fait lorsqu’un dossier est refusé, alors pourquoi pas le contraire. Ce serait tellement plus juste pour le travailleur malade ou la famille endeuillée d’avoir un spécialiste qui explique au juge sur quoi ils se sont basés pour leur diagnostic et démontrer que le médecin expert prend des détours parfois douteux pour influencer le juge. Surtout qu’il n’y a personne pour s’opposer vraiment à des arguments tellement scientifiques et complexes. Et surtout de grâce, que le tribunal n’accepte pas que des dossiers soient remis surtout parce que l’avocat invoque qu’il n’a pas eu le temps de se préparer, alors que la date d’audience est déterminée 6 mois d’avance. Mon souhait est d’humaniser les tribunaux et de ne pas éterniser les souffrances des familles et leur permettre de faire leur deuil. Car tant qu’une cause est pendante, le deuil est impossible à faire. Notre histoire est beaucoup plus complexe, mais elle se complétera certainement avec les histoires des autres victimes, car on vit presque tous la même chose. Merci de m’avoir lu, c’est un privilège pour moi de pouvoir m’adresser à vous, et j’espère que lorsque vous aurez des recommandations à faire vous aurez une pensée pour les victimes. Mon père s’appelait Réjean. Sa fille Sylvie Provost

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