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- Collaborateurs | AVAQ
Collaborateurs Nous exprimons notre gratitude à tous nos partenaires et collaborateurs qui partagent notre vision et nous soutiennent dans notre mission. Ensemble, nous sommes déterminés à changer les choses et à faire progresser les droits des victimes de l'amiante. Nous vous invitons à découvrir nos collaborateurs et à rejoindre notre réseau pour faire une différence durable dans la vie des personnes touchées par cette tragédie.
- Fiche d'exposition à l'amiante | AVAQ
Fiche d'exposition à l'amiante Une fiche pour les personnes exposées à l’amiante L’amiante est une fibre minérale responsable de plusieurs maladies rares. L’exposition à cette fibre inquiète autant les travailleurs que les citoyens dans leur environnement immédiat. L’Association pour les victimes de l’amiante du Québec (AVAQ) offre à toutes les personnes qui croient avoir été exposées à la fibre d’amiante un accès libre et gratuit à cette fiche simple à compléter. Préserver une trace pour sa santé future Le but premier est de garder une trace de cette exposition et d’aviser son professionnel de la santé. Les maladies associées à l’amiante frappent un petit nombre d’individus et se développent très lentement. Il peut s’écouler plusieurs décennies avant que les premiers symptômes n’apparaissent. Décrire son exposition en ses propres mots Pour répondre aux demandes croissantes de personnes inquiètes de l’impact potentiel sur leur santé d’une exposition à la fibre d’amiante, l’AVAQ mise sur l’auto déclaration de son exposition. Prendre un moment pour colliger l’essentiel d’une exposition brève ou parfois échelonnée sur une plus longue période permet de décrire la nature de l’exposition dans vos propres mots. Est-ce liée à une activité dans le cadre de son travail ou davantage dans son environnement personnel à titre de citoyen ? Une fiche complète à conserver et partager L’AVAQ a choisi de produire une seule fiche combinant les deux types d’exposition et vous invite à compléter le volet professionnel ou environnemental. La mémoire étant une faculté qui oublie, nous vous invitons aussi à conserver votre fiche personnelle dans un endroit sécuritaire jusqu’au moment où un dépôt sécurisé et respectueux de vos renseignements personnel sera accessible sur notre site web avaq.org Si vous croyez que d’autres personnes de votre entourage ont pu être aussi exposées à l’amiante invitez les à compléter leur propre fiche individuelle. Une exposition à l’amiante vous préoccupe, complétez cette fiche! PDF dynamique numérique PDF simple imprimable Afin que le PDF numérique fonctionne correctement, veuillez l’ouvrir dans Adobe Reader. Vous pouvez télécharger le logiciel gratuitement ici
- Histoire | AVAQ
Histoire Plongez dans les documents, les témoignages et les événements clés qui ont façonné cette histoire. Ensemble, nous œuvrons pour faire de cette tragédie une leçon pour les générations futures et pour assurer un avenir plus sûr pour tous. Sauter vers une section Histoire de l'amiante dans le monde et au Québec Extrait du rapport 351 du BAPE Liste des pays qui ont banni l'amiante Amiante: 150 ans de présence au Québec Film « '49, Un souffle de colère » et monument à Thetford Histore Histoire de l'amiante au Québec jusqu'en 2017 Histoire de l'amiante dans le monde L'histoire de l'amiante remonte à des milliers d'années. Voici un aperçu de son évolution au fil du temps. Antiquité L'utilisation de l'amiante remonte à l'Antiquité. Les Égyptiens l'utilisaient pour fabriquer des tissus résistants au feu, des étoffes funéraires et des matériaux d'embaumement. Les Romains l'utilisaient également dans la construction, notamment pour les revêtements de toiture. Révolution industrielle Au 19e siècle, l'amiante a connu une utilisation plus répandue avec l'avènement de la révolution industrielle. Ses propriétés ignifuges, résistantes à la chaleur et isolantes, en ont fait un matériau très apprécié. Il a été utilisé dans l'industrie textile pour fabriquer des vêtements ignifuges et des garnitures de freins, ainsi que dans la construction pour des produits tels que les plaques de fibrociment. Expansion au 20e siècle Au cours du 20e siècle, l'utilisation de l'amiante s'est encore intensifiée. Il a été largement utilisé dans divers secteurs, y compris la construction, l'automobile, l'aérospatiale, l'industrie navale et l'électricité. Les propriétés de l'amiante en matière d'isolation thermique et électrique, de résistance mécanique et de protection contre les incendies étaient hautement prisées. Conscience des risques pour la santé Dans les années 1900, des rapports médicaux ont commencé à faire le lien entre l'exposition à l'amiante et des problèmes de santé, notamment la fibrose pulmonaire et les cancers. Cependant, il a fallu des décennies avant que les effets nocifs de l'amiante ne soient pleinement reconnus. Réglementations et interdictions À partir des années 1970, les réglementations sur l'amiante ont commencé à se renforcer. De nombreux pays ont mis en place des restrictions sur son utilisation et ont établi des normes de sécurité pour protéger les travailleurs et le grand public. Certains pays, comme la France, ont finalement interdit l'utilisation de l'amiante en 1997. Procès et litiges massifs À mesure que la connaissance des effets nocifs de l'amiante augmentait, des procès et des litiges massifs ont été intentés contre les entreprises qui fabriquaient et utilisaient des produits à base d'amiante. Ces poursuites ont conduit à des faillites et à la création de fonds d'indemnisation pour les victimes de l'amiante. Aujourd'hui, l'amiante est largement reconnu comme un danger pour la santé humaine. Son utilisation est strictement réglementée dans de nombreux pays, et des mesures sont prises pour l'éliminer et protéger les personnes contre l'exposition à l’amiante. (Source : ChatGPT ) Extrait du BAPE Télécharger l'extrait histoire du BAPE Le BAPE informe et consulte les citoyens, enquête, puis avise le ministre responsable de l'Environnement sur les dossiers qu'il lui confie, afin d'éclairer la prise de décision gouvernementale. Le rapport 351 examine l’état des lieux et la gestion de l’amiante et des résidus miniers amiantés au Québec. Pays qui ont banni l'amiante Liste des pays qui ont banni l'amiante Voici un tableau des pays qui ont interdit l'amiante dans le monde. Ces pays ont pris des mesures pour protéger la santé de leurs citoyens en restreignant ou en interdisant complètement cette substance dangereuse. Cette liste illustre les progrès mondiaux vers l'élimination de l'amiante et met en évidence l'importance de la coopération internationale pour assurer un environnement plus sûr pour tous. Source (En anglais): http://www.ibasecretariat.org/alpha_ban_list.php Information tirée du Secrétariat international d'interdiction de l'amiante Amiante 150 ans de présence au Québec Nous sommes extrêmement reconnaissants envers Micheline Marier Grâce à sa contribution, à la chronologie disponible sur le site internet du Congrès du travail du Canada , au rapport du 351 du BAPE et liens de ministères et organismes gouvernementaux, nous avons pu créer une ligne de temps complémentaire sur l'histoire de l'amiante au Québec. 2023 «Création de l’Observatoire national de l’amiante qui aura pignon sur rue à Thetford et coordonnera les recherches sur les questions relatives aux impacts de la manipulation de résidus miniers amiantés sur la qualité de l’air, l’environnement, la santé des populations et des travailleurs ainsi que sur la qualité de vie des communautés.» (3) 2022 «Le gouvernement dépose son plan d'action 2022-2025 Amiante et les résidus miniers amiantés au Québec vers la transformation d'un passif en un actif durable. Ce plan comporte 11 mesures.» (4) 2022 «Formation d'un Comité-conseil au CA de la CNESST pour assurer le suivi du Plan d'action sur l'amiante» (5) Voir plus Références (1) Marier, M. (2016). De la grève de l’amiante au lobby prochrysotile. La question de l’amiante chez les syndicats québécois de l’amiante 1973-1983 [Mémoire de maîtrise en histoire, Université de Montréal] (2) Congrès du travail du Canada Chronologie de l'amiante au Canada https://congresdutravail.ca/uncategorized/amiante-au-canada-chronologie/ site consulté le 6 juillet 2023 (3) Portail du réseau collégial du Québec Implantation de l'Observatoire national de l'amiante du Québec http://lescegeps.com/nouvelles/2023-02-03_implantation_de_lobservatoire_national_de_lamiante_dans_la_region_de_thetford site consulté le 6 juillet 2023 (4) Plan d'action sur l'amiante 2022-2025 Amiante et les résidus miniers amiantés au Québec vers la transformation d'un passif en un actif durable https://www.environnement.gouv.qc.ca/communiques/2022/plan-action-amiante-2022-2025.pdf site consulté le 6 juillet 2023 (5) Commission des normes , de l'équité et de la santé et sécurité du travail Comité conseil 3.81 Comité conseil sur le suivi du Plan d'action gouvernemental sur l'amiante https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/organisation/cnesst/structure-dorganisation/comites-conseils . site consulté le 6 juillet 2023 (6) Bureau d'audience publique sur l'environnement, Rapport 351 l'état des lieux et la gestion de l'amiante et des résidus amiantés. https://voute.bape.gouv.qc.ca/dl?id=00000156531 site consulté le 6 juillet 2023 (7) Gouvernement du Canada Règlement interdisant l'amiante et les produits contenant de l'amiante https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/gestion-substances-toxiques/liste-loi-canadienne-protection-environnement/amiante/informations-reglement-interdiction.html#:~:text=Le%20R%C3%A8glement%20interdisant%20l%E2%80%99amiante%20et%20les%20produits%20contenant,population%20canadienne%20contre%20les%20risques%20d%E2%80%99exposition%20%C3%A0%20l%E2%80%99amiante . site consulté le 6 juillet 2023 (8) Ministère des ressources naturelles 2002 Politique d'utilisation accrue et sécuritaire de l'amiante chrysotile au Québec https://mrnf.gouv.qc.ca/documents/ministere/politique-amiante.pdf site consulté le 6 juillet 2023 Ligne de temps Film Film « '49, un souffle de colère » Monument aux travailleurs qui ont laissé leur vie dans les mines d'amiante Vue avant, plaque. Musée minéralogique et minier de Thetford Mines Andréanne Boucher 2014 - Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Retourner en haut
- Ghislaine, cf010455-5db4-4b52-a4d4-97a50fadfa71
< Retour Ghislaine Ghislaine Fréchette 1943-2002 Nous étions en mars 1999. Depuis plusieurs mois déjà, Ghislaine, la mère de Jessica, Yzarra et Maya et ma conjointe, se sentait facilement fatiguée. Ça ne lui ressemblait pas. Ce jour-là, en fin de journée, nous sommes partis en raquette, comme nous avions coutume de le faire tous les printemps, pour parcourir l’érablière à Frampton. Après quelques centaines de mètres, Ghislaine s’est arrêtée, à bout de souffle. Nous sommes péniblement revenus au chalet. Là, elle ne pouvait même pas s’étendre pour se reposer. La seule position un peu confortable était assise bien droite. Elle a passé la nuit ainsi. Le lendemain, nous nous sommes rendus à l’hôpital de Lévis. La radiographie pulmonaire montrait un épanchement pleural massif qui comprimait les deux tiers de ses poumons. Hospitalisée, on lui a installé un drain, ce qui l’a beaucoup soulagée. Le liquide a été analysé. Le surlendemain, on rencontrait le pneumologue. Le liquide était stérile. Ce n’était pas une maladie infectieuse. Une nouvelle radiographie montrait un net épaississement de la plèvre à gauche. Le médecin a proposé une biopsie. Deux jours plus tard, nous rencontrions le pneumologue à nouveau. Le diagnostic était clair : un mésothéliome de la plèvre. Où avait-elle pu être exposée à l’amiante a demandé le médecin ? Nous étions trop sous le choc pour même y penser. Aucun traitement curatif n’était disponible. Le mieux qu’on pouvait faire était de provoquer une réaction inflammatoire au niveau de la plèvre pour empêcher la production de ce liquide qui la noyait. L’espérance de vie à partir de là était de six mois environ pour près de 80% des personnes que le pneumologue avait soignées. Tente jours plus tard, Ghislaine sortait de l’hôpital. Le talcage avait été un succès, les deux feuillets de la plèvre étaient bien soudés. Elle respirait librement. Mais une lente agonie se pointait. Ghislaine voulait vivre et elle a été bien entourée. Elle a vécu une trentaine de mois. À la fin de janvier 2002, épuisée et squelettique, elle est morte dans son sommeil. Où avait-elle été exposée à l’amiante ? Il nous semblait avoir tous été exposés. On créait des santons de Noël avec de la poudre d’amiante mise en pâte et moulés à la main dans ma famille. Les tunnels de l’Université Laval étaient recouverts d’amiante, Il y en avait partout. Ghislaine a été certainement été exposée plus intensément quand elle a travaillé à la rénovation de la vieille prison de Québec sur les Plaines pour créer l’auberge de jeunesse « La Petite Bastille » au début des années ’70. Puis elle a travaillé sept ans chez Électrolier à Ville d’Anjou à monter des ballasts de néon dont les fils étaient gainés d’amiante. C’est une autre vie précieuse et inestimable qui nous a été volée par l’amiante… Yv Bonnier Viger 24 avril 2023
- But et Mission | AVAQ
Notre but Promouvoir la solidarité et l'entraide entre les victimes de l'amiante, qu'elles aient été exposées dans le cours de leur travail, par le contact quotidien avec des travailleurs ayant été exposés à l'amiante, ou dans l’environnement. Notre mission
- Louise, 77ae0c1f-c757-4525-b883-e6bbc7997cd3
< Retour Louise Louise Authier 1949-2022 Quelques mots en partage pour témoigner de la perte douloureuse de ma mère, Louise Authier, des suites d’un mésothéliome dont elle a reçu le diagnostic à peine deux mois avant son décès, en novembre 2022, quelques petits jours avant son 73ième anniversaire. L’amiante était en cause, dans les murs de l’Université où elle a tant œuvré. Femme médecin avant l’heure, ironie de l’histoire, elle a commencé sa longue et généreuse carrière à la défense des accidenté.e.s du travail, dont ceux souffrant de silicose et d’amiantose, à qui elle aura été fidèle jusqu’à la fin. Elle travaillait depuis plus de quarante ans, toujours à temps plein, comme médecin de famille et s’occupait de plus de 800 patient.e.s qui l’adoraient. Elle n’aura malheureusement pas eu le temps de les saluer de vive voix, le diagnostic de mésothéliome est arrivé comme le tonnerre dans un ciel clair. Elle venait tout juste de revenir de vacances en Gaspésie avec son conjoint et s’apprêtait à retourner à son travail qu’elle chérissait plus que tout. Elle a d’ailleurs reçu des dizaines de lettres touchantes, et autant de témoignages d’amour et de gratitude de la part de ses patient.e.s. Au cours de ses dernières semaines de vie, elle tenait à parler pour dénoncer les effets dramatiques des négligences institutionnelles dont elle était une victime parmi d’autres. Elle nous racontait se remémorer de travaux effectués, par des travailleurs vêtus en scaphandre, dans les murs et les plafonds tout autour de son bureau, alors qu’elle et les secrétaires avec qui elle travaillait étaient non avisées ni informées de quoi que ce soit. À plus d’une reprise, semble-t-il. Une amie médecin me disait se rappeler voir avec étonnement, alors qu’elle marchait dans les corridors de l’Université, une pancarte où y était inscrit: « Travaux en cours. Attention Amiante. Ne respirez pas. » L’absurde à son comble. En ce 26 septembre, Journée de sensibilisation au mésothéliome, je me souviens. Je me souviens de ma mère emportée trop tôt, ses petits-enfants à son chevet. Je me souviens de son sourire, son humanisme, son engagement auprès des plus démuni.e.s, sa simplicité et sa générosité. Je me souviens aussi de sa colère face à ce diagnostic fatal alors qu’elle avait encore de nombreux projets en tête. Un souhait que sa mort évitable éveille la population aux dangers toujours présents et sérieux de l’amiante qui hante encore trop de nos lieux de travail, de nos écoles et de nos bâtiments publics. Que les mesures nécessaires soient prises rapidement, partout où il le faut, par ceux et celles qui détiennent le pouvoir de le faire. Et que les victimes et leurs familles soient indemnisées de façon juste, à la hauteur des pertes irremplaçables. J’offre mes pensées et mes sympathies à toutes les victimes de l’amiante et à leurs proches. Que plus personne ne meure d’un mésothéliome, ici ou ailleurs. En solidarité. Marie-Claude Goulet
- Témoignages
Partagez votre témoignage avec nous, votre voix compte! Nous comprenons que l'amiante a eu un impact dévastateur sur votre vie ou celle de vos proches. Votre histoire est précieuse et peut aider à sensibiliser les autres, à soutenir les victimes et à promouvoir la lutte contre l'amiante. Faire un témoignage Lire nos témoignages Formulaire de témoignage Veuillez remplir le formulaire ci-dessous afin de nous partager votre témoignage. Prénom Nom Courriel Téléphone Partagez votre histoire (500 mots max.) SVP envoyer une image de la victime par courriel à avaq.adm@gmail.com Envoyer Merci pour votre envoi !
- Témoignages
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- Rejean, 1e67d779-5b6c-4f68-8d96-aa756a65d35c
< Retour Rejean Mémoire présenté au Bureau d’Audiences Publiques Environnementales (BAPE) dans le cadre des enquêtes sur l’état des lieux et la gestion de l’amiante et des résidus miniers amiantés par Sylvie Provost , fille d’une victime décédée en 2017. Madame et messieurs les commissaires, Je m’adresse à vous aujourd’hui pour vous faire part du drame horrible que doit vivre une victime et sa famille à l’annonce de la maladie d’amiantose et de tout le processus judiciaire qui s’en suit. Mon père a appris le 8 juin 2016 être atteint d’amiantose. Un choc brutal pour toute la famille. Le début d’un enchainement d’examens médicaux avec le CMPP. Il était très faible, fragilisé par la maladie et très vulnérable. Il avait peur. Lors du diagnostic du CMPP, il n’a pas compris ce qui se passait, je l’ai saisi à la fin quand il a demandé aux pneumologues, les yeux dans l’eau : Quelles pilules vous allez me donner pour guérir? Tout le monde était mal à l’aise, il n’avait pas compris. Les pneumologues lui ont répété qu’il n’y en avait pas. Que ce qui va l’aider le plus c’est l’oxygène. Ce fut très bref comme explication. Personne n’a osé lui dire qu’il allait mourir, mais tout le monde savait même lui, mais il n’a pas voulu l’entendre. C’était en septembre 2016. On est reparti en silence et nous n’en avons pas reparlé avant le mois de novembre, mon père ne voulait pas. À ce moment commence l’enchainement des hospitalisations, l’intégration de l’oxygène et la répétition de ses détresses respiratoires. Tout ceci fut horrible à vivre. À chaque crise il voulait mourir. Il perdait toute son autonomie, se sentais comme un chien enchainé à son oxygène. Il n’avait plus aucune qualité de vie, terminé pour lui le billard, sa sortie au restaurant le dimanche, et ses parties de bingo, un de ses petits plaisirs. Et surtout il ne pouvait plus conduire. Il est devenu dépendant. La mort l’attendait, dans le couloir à respir, avec chaque respiration qu’il n’était pas capable de prendre. Nous avons été très bien accompagnés par les agents de la CNESST. Ces femmes ont été formidables offrant à mon père tous les services dont il avait besoin lorsque sa condition se détériorait. J’avais un contact direct avec elles et souvent dans la journée même elles nous trouvaient une solution. Nous nous sentions supportés. Mais, le 15 juin 2017 à 10h30 tout s’est arrêté. Mon père est décédé, noyé dans ses poumons. Un moment horrible dont les images ne s’effaceront jamais de nos mémoires. Et le comble dans tout ça, toute l’aide que l’on recevait c’est arrêté du même coup. L’avocat du syndicat de l’entreprise à laquelle il a cotisé pendant 42 ans, nous a annoncé qu’il ne pouvait plus représenter mon père car il est décédé et que le syndicat ne représente que les membres vivants. Les services avec la CNESST se sont arrêtés aussi abruptement, sauf pour les déboursés relatifs aux funérailles. Nous nous retrouvions seules, ma mère, ma sœur et moi. Désemparées, après avoir été si bien accompagnées. De surcroit, l’employeur conteste la décision de la CNESST en affirmant que mon père n’était pas atteint d’amiantose. J’ai tenté d’obtenir de l’information, de l’aide de la CNESST pour savoir comment ça se passe devant le tribunal. Est-ce que quelqu’un peut m’accompagner ou à tout le moins m’informer? Cela ne fait pas partie de leur mandat. Mais on me rassure en m’affirmant qu’avec le dossier du CMPP, le certificat de décès et tout le dossier de l’hôpital, je détiens toute ma preuve, que c’est suffisamment complet, que je n’aurai rien d’autre à faire que de me présenter en cours et que c’est le juge qui va examiner le dossier, qu’il est habitué et de ne pas m’inquiéter. Qu’il ne sert à rien de prendre un avocat, qu’il nous en coûtera trop cher et que ça ne vaut pas la peine. L’angoisse m’envahit. Je vis énormément de colère de ce peu d’informations et de supports. C’est ma santé qui dégringole face à tout ça. J’ai rencontré quelques avocats, mais leur méconnaissance de cette maladie ne m’inspirait pas confiance. Ils voulaient que je leur donne de l’argent avant même d’avoir lu le dossier. Et me faisait des promesses auxquelles je n’ai pas cru. Quelques jours avant la première audience j’ai reçu le rapport d’expertise écris par le Dr xxxxx médecin expert de l’employeur, xxxxx. Ouf ! J’ai réalisé que ce n’était absolument pas aussi simple qu’on l’avait prétendu. Alors, j’ai décidé de faire mon cours amiantose 101 en autodidacte sur internet et de faire honneur à mon père en empêchant cet homme de dire que tous les médecins qui l’ont soigné se sont trompés et que lui seul a raison, selon sa prétention. 22 médecins se sont prononcés, confirmant le diagnostic à chacune de ses hospitalisations. J’ai travaillé jour et nuit, à m’en rendre malade, mais je n’ai pas abandonné. J’ai lu et relu au moins 250 jurisprudences. J’ai lu la loi. J’ai lu des études dont les premières lectures étaient complètement du chinois pour moi. Je me suis familiarisé avec la terminologie et réussi à réunir les informations nécessaires pour avoir une défense qui pourrait retenir l’attention de la juge. J’ai même réussi à relever des erreurs de l’anatomopathologiste et des mensonges honteux de la part du médecin expert mandaté par l’employeur. Ce procès fut interminable. Il y a eu 2 remises. 3 journées d’audition dont la dernière a eu lieu le 15 janvier 2019. Nous devions recevoir la décision en avril 2019, mais la juge a réclamé 3 demandes de prolongation. Elle a commencé à travailler sur notre dossier seulement en juin et ne l’a pas terminé et est partie en congé de maladie. Et depuis le 15 juillet 2019, nous sommes sans nouvelles du tribunal, sauf pour les quelques informations que j’obtiens lorsque j’appelle sa secrétaire. Trois ans, 2 mois et 16 jours après l’acte introductif, nous sommes toujours en attente d’une décision du tribunal. C’est inhumain. Car 11 autres travailleurs sont malades à cette entreprise, dont un autre travailleur est décédé au début de l’année 2019. Je sais que cette décision est importante car elle fera jurisprudence et je l’espère aidera ces travailleurs qui subiront le même sort que mon père et qu’eux aussi seront désemparés lorsque l’employeur fautif en appellera de la décision de la CNESST. Qu’au-delà de la mort d’un époux, d’un père, d’un frère ils auront à souffrir des années avant de pouvoir faire leur deuil car chaque soir ils s’endormiront dans l’attente d’une 4 décision qui ne vient jamais. Et au-delà de l’argent, ce que l’on désire c’est que les responsables assument leurs responsabilités après avoir causé par leur insouciance autant de maladies débilitantes et mortelles provoquant ainsi des souffrances intenables aux victimes des ces maladies et leurs familles. Tout ce qu’ils veulent, c’est faire des profits impunément. Ce fut le seul employeur de mon père, il a débuté son travail chez eux en 1959. Cet employeur savait que mon père avait des plaques pleurales depuis 1989, car chaque année ils passent des radiographies pulmonaires à leurs employés. C’est inscrit noir sur blanc dans le dossier de mon père : plaques pleurales, contact avec l’amiante par le passé. Ce que j’aurais aimé pour moi et ma famille et ce que j’aimerais pour l’avenir, pour les prochaines victimes, car il y en aura d’autres et ce scénario se répétera à coup sûr, est d’avoir obtenu plus de support de la part de la CNESST lors de la contestation du dossier par l’employeur. En effet, ce ne sont pas toutes les victimes et leurs familles qui ont les moyens d’engager des avocats et des témoins-experts pour contrer les expertises obtenues par l’employeur. Ce n’est pas donné à tout le monde non plus de fouiller la littérature scientifique et la jurisprudence pour se préparer pour l’audition devant le TAT. En conséquence, la CNESST devrait mieux outiller les victimes de maladies causées par l’amiante et leurs familles pour faire face à des contestations venant des employeurs : En fournissant des informations scientifiques à jour (ex. seuil sécuritaire d’exposition à l’amiante comme cause de cancer n’est pas encore identifié par les scientifiques etc) et En se présentant au tribunal de première instance comme elle fait lorsque la contestation vient des travailleurs. On pourrait aller plus loin en imitant notre voisin ontarien qui a créé un Bureau des conseillers des travailleurs, un organisme indépendant rattaché au Ministère du Travail qui fournit des services gratuits aux travailleurs en matière d’indemnisation. ( http://www.owa.gov.on.ca/fr/about/Pages/default.aspx ) C’est que quelqu’un de la CNESST, idéalement un pneumologue, soit attitré pour accompagner les victimes ou leur succession lors des audiences et venir soutenir le diagnostic posé par les 6 pneumologues mandatés par la CNESST. Cela se fait lorsqu’un dossier est refusé, alors pourquoi pas le contraire. Ce serait tellement plus juste pour le travailleur malade ou la famille endeuillée d’avoir un spécialiste qui explique au juge sur quoi ils se sont basés pour leur diagnostic et démontrer que le médecin expert prend des détours parfois douteux pour influencer le juge. Surtout qu’il n’y a personne pour s’opposer vraiment à des arguments tellement scientifiques et complexes. Et surtout de grâce, que le tribunal n’accepte pas que des dossiers soient remis surtout parce que l’avocat invoque qu’il n’a pas eu le temps de se préparer, alors que la date d’audience est déterminée 6 mois d’avance. Mon souhait est d’humaniser les tribunaux et de ne pas éterniser les souffrances des familles et leur permettre de faire leur deuil. Car tant qu’une cause est pendante, le deuil est impossible à faire. Notre histoire est beaucoup plus complexe, mais elle se complétera certainement avec les histoires des autres victimes, car on vit presque tous la même chose. Merci de m’avoir lu, c’est un privilège pour moi de pouvoir m’adresser à vous, et j’espère que lorsque vous aurez des recommandations à faire vous aurez une pensée pour les victimes. Mon père s’appelait Réjean. Sa fille Sylvie Provost
- Daniel, 8a9cd039-0cf9-46ab-81a3-ecfe4736021e
< Retour Daniel À la mémoire de ceux et celles qui n'ont pas eu le privilège de témoigner. Les premiers symptômes sont apparus fin mai 2022. Après quelques jours, voyant qu'elle ne diminue pas, direction urgence mineure du Jeffrey Hall Hospital à Québec, on m'informe que j'ai de l'eau sur les poumons et on me dirige à l'urgence de l'IUCPQ. Là, on me fait une batterie de tests sur trois jours, radio des poumons, drainage du liquide afin d'analyser la source du problème, TACO et TEP. L'analyse pathologique du liquide prélevé, le verdict tombe, Mésothéliome pleural malin. On me remet alors un formulaire de la CNESST relativement à une maladie professionnelle et, me réfère alors à un chirurgien qui après analyse de mon cas; avancement de la maladie, ma condition physique, mon âge, mon état psychologique, mon dossier sera soumis à un comité afin de statuer si je suis un candidat pour une opération. On m'informe alors qu'il est possible de m'opérer avec les avertissements d'usage relativement à une opération de cette envergure, hospitalisation et période de convalescence. Par la suite, un traitement de chimiothérapie. L'opération se déroule mieux que prévu. Bonne nouvelle, mais la convalescence, elle est laborieuse et longue. La chimiothérapie s'est, somme toute, bien déroulée selon l'échéancier prévu. Jusqu'à la mi-octobre, le formulaire de réclamation de la CNESST qui m'a été remis par le pneumologue était sur le comptoir et je n'étais pas très motivé à le compléter. Finalement, je décide de le compléter, le délai expirait le 26 décembre, en mentionnant mon parcours professionnel. Quelques semaines plus tard, la CNESST m'écrit afin de fournir les détails des endroits ou circonstances susceptibles de m'avoir contaminé et les détails de chaque consultation depuis mes premiers symptômes. En m'aidant du relevé fourni par la Régie des Rentes du Québec (RRQ), j'ai passé en revue chacun des emplois depuis la fin de mes études, je constate que deux emplois en particulier sont susceptibles d'être responsable de ma contamination, un pour lequel j'ai travaillé près d'une année et un autre deux années. Je communique donc l'information relativement à ces immeubles, de même que le détail de chacune de mes consultations médicales depuis l'apparition de mes symptômes (en me référant à mon dossier Clic Santé en ligne). Quelques semaines plus tard, un appel de la responsable de mon dossier m'indique que ma demande est acceptée et les étapes à venir. Rencontre avec un comité composé de professionnel de maladie pulmonaire qui, selon une grille d'évaluation, m'attribue alors un pourcentage qui permet de déterminer le montant d'indemnité auquel j'ai droit. J'aurai à rencontrer un avocat qui agit, pour le compte de la CNESST, dans un recours subrogatoire afin d'obtenir une indemnité d'une Fiducie gérant un fonds pour les victimes de l'amiante. En juin 2023 dernier, après avoir passé toutes les étapes et près de huit mois suivants le dépôt de ma réclamation, j'ai reçu la lettre confirmant l'indemnité auquel j'avais droit. Ce que je retiens, c'est qu’un; heureusement que le pneumologue, qui m'a informé du résultat de mes examens, m'a remis le formulaire de réclamation de maladie professionnelle ce que semble-t-il, certains professionnels de la santé minimisent l'importance du geste. Le délai à respecter à partir de la connaissance de notre condition (date de l'événement pour la CNESST) est de six mois, deux; il est important de compléter avec rigueur ce document et les suivants que pourrait exiger l'organisme. Une réflexion s'est amorcée sur ce que je souhaitais en vieillissant. Je ne voulais pas me retrouver en maison de soins durant une longue période. Ce qui me console un peu avec cette maladie c'est que je ne devrais pas être dans cette situation. Je ne me fais pas d'idée sur l'issue, toute la littérature sur le sujet est assez explicite, ce n'est qu'une question de semaines ou de mois. À la blague, je dis à ma conjointe, qui en passant m'accompagne courageusement, une saison à la fois, je devrai peut-être dire dorénavant, un mois à la fois avant de dire, une semaine et un jour à la fois.
- Yvon, a40504c9-10a4-463a-8cec-bfff4d5fb88c
< Retour Yvon Bonjour voici mon histoire qui ressemble à toutes les autres , c’était à l’automne 2008 fin octobre précisément que le verdict d’un mésothéliome malin pleural venait nous frapper en plein fouet au visage ,mon mari à peine âgé de 63 ans en pleine forme et qui n’a jamais eu de maladie travaillant encore a été atteint par cette terrible maladie …40 ans d’amour une belle famille tout ça venait de tout jeter par terre on ne pouvait y croire mais la maladie elle nous prouvait bien le contraire …..mon mari est décédé en 8 semaines meme pas le temps de se préparer à cette maudite nouvelle . On a eu le verdict le 29 octobre et mon mari est décédé le 29 décembre entouré de notre amour meme après 15 ans on y pense et on en parle toujours quand on se voit il a laissé derrière lui un GRAND vide .J’ai reçu une compensation de la CNESST et j’ai fait appel à Motley Rice sur les recommandations de mon médecin car cela nous concernant, Mais la CNESST ne m’a jamais rendu mes appels j’ai téléphoné jusqu’en 2016 j’attends encore des nouvelles ….merci à vous tous de m’avoir lu on se souhaite un avenir meilleur